Chez Espace Propreté, nous avons toujours eu à cœur d’établir une égalité professionnelle naturelle, sans contrainte légale. Toutefois, en janvier 2025, notre Responsable Administrative et Ressources Humaines a décidé d’aller plus loin en mettant en place un suivi chiffré. L’objectif : identifier les axes d’amélioration potentiels et assurer une équité réelle entre les salariés.
Nous avons commencé par mesurer plusieurs indicateurs, répartis en fonction du sexe (rappelons ici que nous parlons du sexe administratif inscrit sur la sécurité sociale et non du genre, qui relève de l’identité ressentie par chacun).
Voici les critères analysés :
- Nombre de salariés,
- Nombre total d’heures réalisées par mois,
- Ancienneté moyenne,
- Âge moyen,
- Pourcentage de la masse salariale,
Un premier regard rassurant, mais des disparités en profondeur
Au premier abord, les résultats semblaient rassurants. En effet, les femmes représentent 53 % de nos effectifs, ce qui pourrait laisser penser à un équilibre plutôt bon. Cependant, un examen plus approfondi nous a permis d’identifier plusieurs points d’attention.
Tout d’abord, bien que les femmes occupent 100 % des postes de cadre et d’encadrement, leur part dans la masse salariale n’est que de 52 %, alors qu’elle devrait logiquement être supérieure.
Ce constat interroge : pourquoi les femmes, bien qu’occupant les postes les mieux rémunérés, ne représentent-elles pas une part plus importante de la masse salariale ?
Une différence marquante dans les heures supplémentaires
En creusant davantage, un autre chiffre a attiré notre attention : le volume d’heures supplémentaires, ou en général les heures majorées, effectuées par les salariés.
- En moyenne, les hommes effectuent 82.6% des heures majorées par mois, contre seulement 17.4% des heures pour les femmes.
Cet écart considérable a des conséquences directes sur leur rémunération globale et peut expliquer en partie la répartition salariale observée. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette disparité : contraintes personnelles, disponibilités différentes, ou encore volonté moindre de faire des heures supplémentaires. Ce constat nous pousse à réfléchir à des solutions pour encourager un accès équilibré à ces heures supplémentaires.
Un phénomène global dans le secteur de la propreté
Ces disparités ne sont pas propres à Espace Propreté. À l’échelle nationale, le secteur de la propreté emploie environ 72 % de femmes, mais celles-ci sont souvent cantonnées aux postes les moins bien rémunérés. Selon les données de la Fédération des Entreprises de Propreté (FEP), seulement 37 % des postes d’encadrement sont occupés par des femmes. Par ailleurs, l’écart salarial entre hommes et femmes dans le secteur atteint 9 % en moyenne, notamment en raison des différences d’accès aux heures supplémentaires et aux postes à responsabilité.
De plus, les horaires atypiques et les contrats à temps partiel, majoritairement occupés par des femmes, limitent encore davantage leur progression salariale. Ces tendances générales nous incitent à redoubler d’efforts pour éviter que ces inégalités ne se reproduisent au sein de notre entreprise.
Pourquoi cet écart ?
Plusieurs raisons peuvent expliquer ces différences dans la répartition des heures supplémentaires et des salaires :
- Contraintes familiales et organisationnelles : les femmes ont souvent des responsabilités familiales plus importantes, ce qui peut limiter leur disponibilité pour effectuer des heures supplémentaires.
- Différences d’opportunités : si les heures supplémentaires sont attribuées en priorité aux personnes les plus disponibles, il est possible que les femmes soient moins sollicitées par défaut.
- Facteurs culturels et sociaux : dans certains cas, les femmes peuvent être moins enclines à demander des heures supplémentaires ou à accepter des charges de travail additionnelles.
- Répartition des tâches : les postes à horaires plus flexibles ou aux interventions urgentes sont-ils davantage occupés par des hommes ? Une analyse plus fine est nécessaire.
Nos engagements pour l’égalité professionnelle
Ce premier bilan nous encourage à aller plus loin. La mise en place de ces indicateurs n’a pas pour but de pointer du doigt des inégalités, mais plutôt d’ouvrir la discussion et de trouver des solutions concrètes. Parmi les pistes de réflexion que nous souhaitons explorer :
- Analyser en profondeur les causes des écarts identifiés : en menant des entretiens et des enquêtes auprès des salariés pour mieux comprendre leurs besoins et attentes.
- Assurer une transparence sur les opportunités de travail supplémentaire : en mettant en place un système de communication clair et accessible à tous.
- Encourager un équilibre dans la répartition des heures supplémentaires : en adaptant les plannings et en sensibilisant les équipes encadrantes à une meilleure répartition.
- Sensibiliser sur les biais inconscients : organiser des formations pour mieux comprendre et combattre les mécanismes qui peuvent freiner l’égalité salariale.
- Revoir les conditions de travail pour favoriser la mixité dans tous les postes : certaines tâches perçues comme « masculines » ou « féminines » sont-elles réellement genrées ?
- Continuer à suivre ces indicateurs sur le long terme : établir un suivi régulier et ajuster nos actions en fonction des évolutions constatées.
Une démarche alignée avec nos valeurs
Chez Espace Propreté, notre engagement en faveur de l’égalité professionnelle s’inscrit pleinement dans nos valeurs de Société à Mission. Nous souhaitons aller au-delà des obligations légales pour proposer un environnement de travail où chacun et chacune peut évoluer sereinement et équitablement.
Ce premier bilan marque une étape importante dans notre démarche. Nous avons hâte de voir l’évolution de ces mesures dans les mois à venir et de partager avec vous les avancées concrètes qui en découleront. Ensemble, faisons de l’égalité professionnelle une réalité tangible et durable !
